Voiture électrique : que devient la batterie en fin de vie ?

Avec la croissance exponentielle des ventes de véhicules électriques, le nombre de batteries lithium-ion a été multiplié par 80 entre 2000 et 2018. Parmi elles, 66 % étaient destinées à un véhicule électrique.
L’essor de ce marché pose un nouveau défi de taille : le recyclage des batteries. Que deviennent-elles une fois obsolètes ? Sont-elles recyclables ? Qovoltis vous explique.

Qu’advient-il de la batterie usée d’une voiture électrique ?

Cela dépend de son état : si elle fonctionne encore, mais n’est pas suffisamment puissante pour une voiture électrique, elle est dirigée vers un « usage de seconde vie ». Elle permet alors de stocker l’électricité pour alimenter une maison, un commerce ou une entreprise. Ce n’est que lorsqu’elle est inutilisable qu’elle rejoint le circuit du recyclage.

Bon à savoir : la batterie représente jusqu’à 50 % de la valeur du véhicule électrique ; il s’agit de son organe le plus coûteux et le plus volumineux ! Pour prolonger sa durée de vie, il y a quelques conseils à suivre.

À lire aussi : Batterie d’une voiture électrique : 5 bonnes habitudes pour la préserver

 

Recyclage des batteries : où en est-on ?

La composition de la batterie dépend du constructeur. Il existe une pluralité de technologies, et autant de compositions différentes. En règle générale, ces dernières relèvent du secret industriel et évoluent année après année en fonction des progrès technologiques. En plus du lithium, les principaux composants d’une batterie sont généralement le cobalt, le nickel, le manganèse, le cuivre et le graphite. Ces matériaux sont pour la plupart recyclables.

En France, le recyclage des batteries de voiture électrique est obligatoire*. Cela signifie que les constructeurs doivent s’assurer que les batteries vendues seront collectées par une entreprise agréée une fois désuètes. Pour respecter cette obligation, les constructeurs automobiles concluent des contrats long terme avec des usines de recyclage, comme c’est le cas pour Renault avec Euro Dieuze Industrie.

S’il existe aujourd’hui des usines de recyclage, il n’existe pas de réelle filière industrielle autour du recyclage des batteries de véhicules électriques. Cela s’explique par le fait que l’expansion de la voiture électrique soit récente, et que de nombreuses batteries ne soient pas encore en fin de vie. À l’heure actuelle, les recycleurs reçoivent de trop faibles quantités de batterie de véhicules.

Lors de son recyclage, la batterie est d’abord démontée. Deux méthodes sont ensuite employées, ensemble ou séparément :
– la pyrométallurgie : les cellules de la batterie sont détruites par carbonisation dans des fours ;
– l’hydrométallurgie : les cellules sont broyées mécaniquement.
La poudre qui en résulte contient des composés métalliques (lithium, nickel, cobalt, cuivre….) récupérés après avoir subi différents traitements chimiques. Ils sont ensuite transformés en lingot pur, pour être vendus et permettre la fabrication d’objets neufs. Grâce à ces procédés, les centres de recyclage réussissent à valoriser entre 70 et 90 % du poids de la batterie.

*Le recyclage des batteries de voiture électrique est encadré par l’article R543-130 du Code de l’environnement en France, et la directive 2006/66/CE dans l’Union européenne.

Quel avenir pour le recyclage des batteries de voitures ?

Le recyclage de la batterie est un des sujets les plus sensibles concernant la voiture électrique : les matériaux principaux qui la composent présentent en effet des risques de disponibilité et restent difficiles à trouver en Europe.

Il s’agit d’un argument économique de poids pour améliorer la recyclabilité des batteries. Selon l’Institut des Futurs Durables (ISF) à l’Université de technologie de Sydney, le recyclage pourrait permettre de réduire la demande mondiale en 2040 de :
– 25 % pour le lithium ;
– 35 % pour le nickel et le cobalt ;
– 55 % pour le cuivre.

Du côté des fabricants, des progrès restent encore à faire. Dans un rapport, l’ISF constate qu’ils manquent de motivations économiques et réglementaires et ne sont pas suffisamment incités à recourir à des matériaux recyclés. Pour pallier ce problème, la Commission européenne souhaite imposer dès 2030 un taux minimum de matières recyclées lors de la fabrication des batteries : 12 % de cobalt, 4 % de lithium et 4 % de nickel.

Sources : Le Point, The Conversation, Automobile Propre

 

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